2013: Le micro-potager

Jeune parent, je me suis interrogé sur la qualité de l’alimentation familiale. N’étant pas issu du milieu agricole et mes parents n’ayant jamais pratiqué le jardinage, j’ai appris l’ABC en puisant dans toutes les sources d’information que j’ai pu trouver: internet, les livres, les conférences, les personnes âgées qui ont toujours des choses à nous apprendre à ce sujet, etc.

Et j’ai démarré mon petit potager familial sur 6m2. J’y ai planté mes premières graines et ai eu le plaisir de rencontrer les limaces, les oiseaux, les insectes.

A chaque problème, il a fallu trouver une solution. Lire, lire, poser des questions, être curieux, ne pas abandonner. Et petit à petit, j’ai pu apprendre des stratégies permettant aux jeunes plantes de passer au travers.

Quelques semaines ou mois plus tard, quel plaisir ce fut de récolter les premiers radis, carottes, haricots!

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2014: Le moins petit potager

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En 2014, il me fallait plus de place pour cultiver davantage. Je décide donc de convertir une partie de la pelouse en un potager d’environ 40m2.

J’y installe une petite serre de 18m2 et y plante mes premières tomates et aubergines.

Une année bien réussie qui nous gratifie de délicieuses tomates au creux de l’été. A ce stade, plus aucun doute pour moi: les légumes du jardin sont d’une qualité incroyablement supérieure à ceux de la grande distribution. C’est du boulot mais le jeu en vaut la chandelle.

2015: La permaculture

Satisfait des résultats de 2014, je poursuis mes lectures et au fil de celles-ci, je découvre la permaculture.

Celle-ci annonce un jardin hautement productif, sans bêchage, avec un gros travail d’installation mais un travail réduit sur la durée, le tout inclus dans une volonté de respecter les différents agents du jardin, jardinier y-compris. Tentant…

Souhaitant tester ça à une échelle un peu plus grande, je discute avec un ami intéressé par le sujet qui me propose une petite parcelle à Noville-sur-Mehaigne sur laquelle je peux mener mes expérimentations comme bon me semble. Je saisis l’opportunité et projette aussitôt d’y construire neuf buttes auto-fertiles (hugelkultuur).

La Commune d’Eghezée me donne un bon coupe de pouce en me fournissant quelques remorques de vieux bois pourri avec lequel je peux construire les fondations des buttes.

Je me procure quelques ballots de paille et j’en couvre les neuf buttes.

Je sème un engrais vert (moutarde, phacélie, vesce) et le fauche quelques semaines plus tard, pour enfin y implanter mes cultures.

Bilan de la saison: avec très peu de travail et sur une surface d’environ 100m2, la permaculture permet de produire la quasi totalité des besoins annuels de la famille en légumes frais.

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2016 – 2017: Maraîchage biointensif à caractère commercial

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Au cours de mes lectures fin 2015, je fais à nouveau quelques découvertes, parmi lesquelles le maraîchage biointensif.
Il s’agit cette fois d’une méthode de maraîchage (à visée commerciale donc) qui sur le papier promet de produire des volumes importants de légumes en appliquant un certain nombre de logiques très similaires à celles de la permaculture (ou plutôt de l’agriculture de conservation en fait, mais ça, je ne l’apprendrai que plus tard).

Sur le plan socio-économique, cette façon de faire permettrait à un candidat curieux, courageux, voire un rien téméraire, de dégager un revenu décent sur une surface minime (de l’ordre de 30 ares environ d’après les données dont je dispose à ce moment-là).

Le terrain de Noville étant assez grand pour accueillir ce type d’essai, je juge donc que je n’ai pas de raison de ne pas lancer l’essai et me décide à aménager deux zones de 250m2 chacune, portant ma surface totale en culture à 600M2 environ. J’y applique la méthode biointensive (apprise des lectures de JM Fortier et John Jeavons) tout en y apportant quelques modifications personnelles, et démarre la commercialisation de ma production au début de l’année 2016.

En 2016, les volumes produits par unité de surface sont à la hauteur des données annoncées dans les livres que j’ai lus. Mais démarrant à zéro, les clients arrivent très progressivement et j’ai quand-même quelques surplus que je redistribue quand j’en ai l’occasion.

En 2017, l’activité se faisant connaître, le nombre de clients augmente. Ceux-ci se montrent très satisfaits de la qualité et de la fraîcheur générale de mes productions. Je conclus donc que le biointensif permet de concilier grand volume de production, haut niveau de qualité pour les consommateurs et travail rationnalisé pour le producteur.

Compte-tenu du fait que toutes les productions 2017 ont été vendues et qu’il y a même eu quelques ruptures de stock  sur certains légumes, il faudra agrandir en 2018…

A suivre…